Le regret d’une mère : Allaiter son fils pendant 8 ans
Anne a toujours été une fervente défenseuse des bienfaits de l’allaitement. Lorsque son premier enfant, André, est né, elle a embrassé l’expérience de tout son cœur, convaincue de ses avantages pour la santé et émotionnels. Lorsque son deuxième enfant, Ioana, est arrivé, Anne était déjà une professionnelle expérimentée, gérant avec aisance les demandes de deux jeunes enfants. Cependant, son expérience avec le plus jeune, Gabriel, mettrait à l’épreuve ses croyances et, finalement, la ferait questionner les décisions qu’elle avait prises.
Gabriel était un bébé calme et collant, toujours plus heureux lorsqu’il était près d’Anne. Lorsqu’il est venu le moment de le sevrer de l’allaitement, Anne a hésité. Les jours se sont transformés en mois, et les mois en années, et avant qu’elle ne s’en rende compte, Gabriel avait 8 ans et était toujours allaité. Le mari d’Anne, Bernard, et les deux enfants plus âgés ont commencé à exprimer leurs préoccupations, mais Anne était convaincue qu’elle faisait ce qu’il y avait de mieux pour Gabriel.
« Je croyais que je lui donnais le meilleur départ dans la vie », se souvient Anne. « J’ai lu tous les articles et écouté tous les experts qui louaient l’allaitement prolongé. Je croyais que je renforçais notre lien. »
Cependant, à mesure que Gabriel grandissait, Anne a commencé à remarquer les implications sociales de sa décision. Gabriel avait du mal à se faire des amis à l’école, et ses enseignants rapportaient qu’il semblait excessivement dépendant de sa mère. La relation d’Anne avec Bernard devenait tendue, car il se sentait mis à l’écart et inquiet de l’impact psychologique sur Gabriel.
Le tournant est survenu lorsque Gabriel, maintenant âgé de 8 ans, a été invité à une soirée pyjama et a refusé d’y aller parce qu’il ne voulait pas manquer sa séance d’allaitement nocturne. C’est alors qu’Anne a réalisé la dépendance de Gabriel et l’isolement qu’elle avait causé.
Pleine de regrets, Anne a cherché l’aide d’un psychologue pour enfants pour sevrer Gabriel de l’allaitement et aborder les conséquences émotionnelles. Le processus a été long et rempli de culpabilité et de larmes, tant pour Anne que pour Gabriel.
« En regardant en arrière, j’aurais aimé écouter plus tôt les préoccupations de ma famille », reconnaît Anne. « J’étais tellement prise dans mes croyances que je ne voyais pas le tableau d’ensemble. Je croyais faire ce qu’il y avait de mieux pour mon fils, mais je n’ai pas considéré les effets à long terme sur son développement social et son indépendance. »
Aujourd’hui, Anne travaille à reconstruire sa relation avec Gabriel et à le soutenir alors qu’il navigue à travers les défis de se faire des amis et de gagner confiance en ses capacités. Le voyage a été difficile, et Anne est souvent confrontée à des sentiments de culpabilité et à des questions sur ce qui aurait pu être.
« J’aime mon fils plus que tout et je croyais prendre la bonne décision », dit Anne. « Mais si je pouvais revenir en arrière, je ferais les choses différemment. J’espère que d’autres parents peuvent apprendre de mon histoire et trouver un équilibre qui fonctionne pour leur famille sans perdre de vue l’avenir. »