« Ma Fille a Failli Accoucher à la Maison en Préparant le Dîner pour Son Mari : S’assurer Qu’il Ne Meure Pas de Faim Pendant Qu’elle Est à la Maternité »

Élise avait toujours été une épouse dévouée, peut-être trop dévouée. À l’approche de sa date d’accouchement, elle continuait à gérer les tâches ménagères et à s’occuper de son mari, Eugène. Leur mariage n’avait jamais été un conte de fées ; c’était plutôt un conte de mise en garde. Eugène était exigeant et souvent ingrat envers les efforts d’Élise. Malgré cela, Élise restait engagée dans son rôle d’épouse.

Un soir, alors qu’Élise préparait le dîner, elle ressentit les premières douleurs de l’accouchement. Au lieu d’appeler à l’aide ou de se rendre à l’hôpital, elle continua à cuisiner. Elle préparait le plat préféré d’Eugène, un ragoût copieux qu’il insistait pour avoir chaque semaine. Élise croyait que si elle pouvait juste finir de cuisiner, Eugène serait satisfait et elle pourrait ensuite se concentrer sur l’accouchement.

J’ai reçu un appel paniqué d’Élise vers 19 heures. Sa voix était tendue et je pouvais entendre la douleur dans ses mots. « Maman, je crois que c’est le moment, » dit-elle entre deux halètements. J’ai tout laissé tomber et me suis précipitée chez elle. À mon arrivée, j’ai trouvé Élise dans la cuisine, remuant la marmite d’une main tout en se tenant le ventre de l’autre.

« Élise, il faut qu’on t’emmène à l’hôpital ! » m’exclamai-je.

« Mais le ragoût n’est pas encore prêt, » répondit-elle faiblement.

« Eugène peut se débrouiller pour une nuit, » insistai-je en la guidant vers la porte.

En route vers l’hôpital, les contractions d’Élise devenaient plus fortes et plus fréquentes. Elle était en agonie mais s’inquiétait toujours pour Eugène. « Maman, s’il te plaît assure-toi qu’Eugène mange ce soir. Il ne peut pas rester sans manger, » supplia-t-elle.

« Élise, tu dois te concentrer sur toi-même et le bébé maintenant, » dis-je fermement.

À notre arrivée à l’hôpital, Élise fut précipitée vers la maternité. Les médecins et les infirmières prirent le relais et je me retrouvai dans la salle d’attente, l’esprit tourmenté par l’inquiétude et la frustration. Comment Eugène pouvait-il être aussi égoïste ? Comment pouvait-il laisser Élise souffrir ainsi ?

Les heures passèrent et je reçus des nouvelles du personnel médical. Élise était en travail mais il y avait des complications. Le bébé était en détresse et ils se préparaient pour une césarienne d’urgence. Mon cœur se serra en réalisant la gravité de la situation.

Pendant ce temps, Eugène avait appelé plusieurs fois, demandant des nouvelles et se plaignant de son dîner. Je ne pouvais pas croire son audace. Sa femme se battait pour sa vie et celle de leur enfant, et tout ce qui l’intéressait était son repas.

La chirurgie prit plus de temps que prévu. Lorsque le médecin émergea enfin, son expression était grave. « Je suis désolé, » commença-t-il, « nous avons fait tout ce que nous pouvions mais il y a eu des complications. Élise n’a pas survécu. »

Je me sentis comme si le sol s’était dérobé sous mes pieds. Ma belle fille était partie, tout ça parce qu’elle s’était trop préoccupée de son mari ingrat.

Eugène arriva à l’hôpital peu après, le visage marqué par la confusion et la colère. « Que s’est-il passé ? Où est Élise ? » demanda-t-il.

« Elle est partie, » dis-je en pleurant. « Elle est morte parce qu’elle s’inquiétait trop pour toi. »

Le visage d’Eugène se décomposa en réalisant la portée de ses actions. Mais il était trop tard pour les regrets. Élise était partie et rien ne pourrait la ramener.