« Je ne mettrai pas mon fils à la rue. Quel genre de père serais-je après tout cela ? » Déclare François

François s’assit lourdement sur le canapé usé, les mains enfouies dans ses cheveux, l’esprit tourmenté par l’incrédulité et la colère. La pièce était sombre, éclairée seulement par la lumière vacillante d’une lampe unique, projetant de longues ombres qui semblaient faire écho à son désespoir. En face de lui, son fils, Julien, dormait paisiblement, inconscient de la tempête qui se préparait au-delà de ses rêves.

Cela avait été une année difficile pour François. Après avoir perdu son emploi à l’usine suite à une réduction des effectifs, il avait eu du mal à joindre les deux bouts. Sa femme, Alexia, l’avait quitté peu après, affirmant qu’elle avait besoin de « se retrouver » loin des pressions de leurs finances défaillantes. François était devenu père célibataire du jour au lendemain, et le poids du monde semblait reposer entièrement sur ses épaules.

Sa mère, Renée, leur avait initialement proposé un endroit où rester. François avait hésité à accepter, connaissant le caractère changeant de sa mère et ses manières strictes. Mais sans véritable alternative, il avait emménagé dans sa petite maison de deux chambres en banlieue, espérant que ce serait un arrangement temporaire.

Les choses avaient bien commencé. Renée choyait Julien, son unique petit-fils, et semblait s’être adoucie avec l’âge. Mais au fil des semaines devenant des mois, sa patience s’amenuisait. Elle commença à se plaindre du bruit, du désordre, de la présence constante d’un bambin perturbant son foyer ordonné.

Les disputes entre François et Renée devenaient de plus en plus fréquentes et plus houleuses. Les plaintes de Renée se transformaient en critiques sévères sur la manière dont François élevait Julien, et les tentatives de François pour défendre son rôle de parent ne faisaient qu’attiser le feu.

Puis, un soir, tout explosa. Renée entra dans le salon, le visage rouge de colère, tenant un vase que Julien avait accidentellement renversé.

« C’est la goutte d’eau, François ! » cria-t-elle, sa voix tremblante de rage. « Je ne peux plus vivre dans ce chaos constant ! Je veux que toi et Julien sortiez de ma maison demain ! »

François leva les yeux, stupéfait. « Maman, s’il te plaît, tu ne peux pas penser sérieusement. Où irions-nous ? »

« Je me fiche de où vous irez, mais vous ne pouvez pas rester ici, » rétorqua Renée, ses yeux froids et inflexibles.

François ressentit un élan de protection envers son fils. « Je ne mettrai pas mon fils à la rue. Quel genre de père serais-je après tout cela ? » déclara-t-il, sa voix ferme malgré le tremblement de ses mains.

Renée se détourna, sa décision prise. « Alors trouve un autre endroit pour être ce genre de père, » dit-elle, sa voix dénuée d’émotion.

Le lendemain matin, François emballa leurs affaires, un poids se formant dans son estomac. Il avait appelé quelques amis, mais tous étaient soit incapables, soit réticents à les accueillir. Les refuges étaient complets, et la seule option restante était sa voiture.

Alors qu’il attachait Julien sur le siège arrière, entouré de leurs quelques possessions, François sentit une larme couler sur sa joue. Il n’était pas sûr de ce que l’avenir leur réservait, mais il savait qu’il devait continuer à se battre pour son fils, même si cela signifiait affronter le monde seul.

Ils passèrent cette nuit dans la voiture, garée dans une rue calme sous la faible lueur des réverbères. François tenait Julien serré contre lui, murmurant des promesses d’un lendemain meilleur, un lendemain dont il ne savait pas comment le réaliser.