« Je suis malade, je dois aller chez mes parents », dit le mari, laissant sa femme avec deux enfants
C’était un mardi soir froid en banlieue parisienne lorsque Jean rentra du travail, pâle et épuisé. Sa femme, Émilie, remarqua immédiatement que quelque chose n’allait pas. « Ça va ? » demanda-t-elle, l’inquiétude marquée sur son visage.
Jean soupira lourdement. « Je crois que je couve quelque chose. Je ne veux pas risquer de rendre les enfants malades. »
Le cœur d’Émilie se serra. Leurs deux enfants, Lila, âgée de quatre ans, et Maxime, âgé de deux ans, étaient déjà difficiles à gérer en temps normal. L’idée qu’ils puissent être malades tous les deux était accablante. « Que veux-tu faire ? » demanda-t-elle en essayant de garder sa voix calme.
« Je pense que je devrais aller chez mes parents pendant quelques jours jusqu’à ce que je me sente mieux », répondit Jean. « C’est plus sûr pour tout le monde. »
Émilie hocha la tête à contrecœur. Elle comprenait sa logique mais ne pouvait s’empêcher de ressentir une angoisse grandissante. « D’accord », dit-elle doucement. « Fais-moi savoir si tu as besoin de quelque chose. »
Jean fit une petite valise et embrassa Émilie et les enfants avant de partir. « Je t’appellerai demain », promit-il avant de franchir la porte.
La première nuit fut difficile. Lila fit un cauchemar et Maxime refusa de dormir dans son lit, pleurant inconsolablement jusqu’à ce qu’Émilie le prenne avec elle. Elle dormit à peine, vérifiant constamment les enfants et s’inquiétant pour Jean.
Le lendemain, les choses empirèrent. Émilie se réveilla avec un mal de gorge et un terrible mal de tête. Elle essaya de tenir le coup, mais l’après-midi venu, elle avait de la fièvre. Elle appela Jean, espérant trouver un peu de réconfort.
« Salut, comment tu te sens ? » demanda-t-elle faiblement.
« Pas très bien », admit Jean. « Mais je pense que je commence à aller un peu mieux. »
Le cœur d’Émilie se serra encore plus. « Je crois que je suis en train de tomber malade aussi », dit-elle, la voix tremblante.
Jean resta silencieux un moment. « Je suis désolé, Émilie », dit-il enfin. « Mais je ne peux pas revenir encore. C’est trop risqué. »
Émilie sentit les larmes monter à ses yeux. « Je comprends », murmura-t-elle avant de raccrocher.
Les jours suivants furent un tourbillon de fièvre et de pleurs d’enfants. Émilie peinait à s’occuper de Lila et Maxime tout en luttant contre sa propre maladie. Elle avait à peine l’énergie de sortir du lit, encore moins de répondre aux besoins exigeants de deux jeunes enfants.
À la fin de la semaine, Émilie était à bout. Elle appela Jean à nouveau, la voix désespérée. « Je ne peux pas faire ça toute seule », supplia-t-elle. « J’ai besoin de toi ici. »
Jean hésita. « Je sais que c’est dur, mais je ne peux pas risquer de rendre les enfants malades », dit-il.
Émilie ressentit une vague de colère et de frustration. « Ils sont déjà malades ! » s’écria-t-elle. « Et moi aussi ! Nous avons besoin de toi ici ! »
Jean soupira lourdement. « Je reviendrai demain », finit-il par dire.
Mais le lendemain passa sans que Jean ne revienne. Émilie se sentit abandonnée et trahie. Elle lutta chaque jour, tenant à peine le coup.
Une semaine plus tard, Jean rentra enfin à la maison, ayant l’air beaucoup mieux mais découvrant un foyer en plein chaos. Les enfants étaient toujours malades et Émilie était à peine fonctionnelle.
« Je suis tellement désolé », dit Jean, les larmes aux yeux en voyant la scène.
Émilie le regarda, l’épuisement et la douleur gravés sur son visage. « C’est trop tard », dit-elle calmement. « Nous avions besoin de toi, et tu n’étais pas là. »
Jean essaya de se racheter, mais le mal était fait. La confiance entre eux était brisée et leur relation ne s’en remit jamais complètement.