« Notre Maman Est Toujours en Compétition avec Sa Sœur, Peu Importe Qui Est Blessé »
En grandissant dans une petite ville en France, mon frère Jacques et moi avons toujours su que notre mère, Lillian, avait une relation compliquée avec sa sœur, Camille. Depuis aussi loin que je me souvienne, leurs interactions étaient moins axées sur les liens familiaux et plus sur la rivalité. C’était comme si elles étaient enfermées dans une bataille éternelle pour prouver qui était la meilleure, la plus intelligente et la plus réussie.
Je me souviens d’un Noël quand j’avais environ huit ans. Maman avait passé des semaines à préparer le rassemblement familial. Elle avait décoré la maison comme un showroom, cuisiné un festin élaboré et même acheté de nouveaux vêtements pour nous. Quand Tante Camille est arrivée, elle a apporté une tarte maison et un nouveau chiot pour ses enfants, Julien et Isabelle. Le visage de maman s’est décomposé en voyant le chiot, et j’ai su à ce moment-là que les fêtes étaient gâchées.
Maman a passé le reste de la soirée à faire des commentaires désobligeants sur le fait qu’un chiot était un cadeau terrible et qu’il serait un fardeau. Tante Camille, à son tour, n’a pas manqué de souligner chaque petit défaut dans les décorations et la cuisine de maman. À la fin de la nuit, tout le monde était tendu, et Jacques et moi voulions juste aller au lit et oublier toute cette histoire.
En grandissant, la rivalité ne faisait que s’intensifier. Quand Jacques a été accepté dans une université prestigieuse, maman ne pouvait pas attendre pour le dire à Tante Camille. Mais au lieu d’être heureuse pour son neveu, Tante Camille a immédiatement commencé à parler de comment Julien avait été accepté dans une école encore meilleure. C’était sans fin. Chaque réussite, chaque étape importante, n’était qu’une autre occasion pour elles de se concurrencer.
Le pire était que leur rivalité se faisait souvent au détriment des autres. Quand j’étais au lycée, j’étais vraiment passionnée par l’art. Je passais des heures à peindre et dessiner, et j’ai même remporté quelques concours locaux. Mais quand Tante Camille l’a découvert, elle a immédiatement inscrit Isabelle à des cours d’art et s’est assurée de dire à tout le monde à quel point elle était talentueuse. Maman, ne voulant pas être en reste, a commencé à me pousser à participer à de plus en plus de concours, même quand je n’en avais pas envie. C’est arrivé au point où j’ai commencé à détester l’art parce que ce n’était plus une question de passion; c’était une question de gagner.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est arrivée l’année dernière. Jacques venait de se marier et maman était déterminée à organiser la meilleure réception de mariage que quiconque ait jamais vue. Elle a passé des mois à planifier chaque détail, des fleurs à la nourriture en passant par la musique. Tante Camille, bien sûr, devait faire mieux. Elle a organisé une fête de fiançailles somptueuse pour Julien qui était tellement extravagante qu’elle faisait paraître la réception de Jacques modeste en comparaison.
Maman était furieuse. Elle a passé toute la réception à critiquer chaque aspect de la fête de Tante Camille, des décorations à la liste des invités. C’était censé être un jour heureux pour Jacques et sa nouvelle épouse, mais au lieu de cela, il a été éclipsé par l’amertume de maman et la suffisance de Tante Camille.
Ce soir-là, j’ai finalement confronté maman. Je lui ai dit que son besoin constant de rivaliser avec Tante Camille ruinait notre famille. Je lui ai dit comment cela me faisait sentir comme un pion dans leur jeu et comment cela blessait Jacques et moi. Mais elle n’a pas écouté. Elle m’a simplement écartée en disant que je ne comprenais pas.
Et peut-être que je ne comprends pas. Peut-être qu’il y a un problème profond entre elles que je ne saisirai jamais complètement. Mais ce que je sais, c’est que leur rivalité a causé beaucoup de douleur et de ressentiment. Elle a creusé un fossé entre nos familles et transformé ce qui devrait être des occasions joyeuses en champs de bataille.
J’aimerais pouvoir dire que les choses se sont améliorées, mais ce n’est pas le cas. Maman et Tante Camille sont toujours enfermées dans leur compétition sans fin, et nous sommes toujours pris entre deux feux. Je ne sais pas si elles seront un jour capables de mettre leurs différences de côté, mais je sais que tant qu’elles ne le feront pas, notre famille ne sera jamais vraiment en paix.