« J’ai Travaillé à l’Étranger Pendant Plus de 13 Ans et Construit une Grande et Belle Maison : J’étais Sûre que Mon Fils et Sa Femme Vivraient Là avec Moi »
Je devrais commencer par dire que je viens d’une petite ville en Bourgogne. Je n’ai jamais aimé l’agitation de la vie citadine. L’air pur, l’abondance de fruits et légumes frais, le rythme de vie plus lent, et les gens authentiques – ce sont les choses que j’apprécie le plus dans la vie de petite ville.
Quand mon fils, Pierre, a eu 8 ans, son père nous a quittés. Il nous a quittés pour une femme de la ville. Il disait qu’il ne supportait plus la vie tranquille et avait besoin de plus d’excitation. Ce fut une période difficile pour Pierre et moi, mais nous avons réussi à nous en sortir. J’ai pris plusieurs emplois pour joindre les deux bouts et m’assurer que Pierre ne manquait de rien.
À mesure que Pierre grandissait, j’ai réalisé que notre petite ville ne pouvait pas lui offrir beaucoup d’opportunités. Alors, quand il avait 15 ans, j’ai pris la décision difficile de partir travailler à l’étranger. J’ai trouvé un emploi comme aide-soignante aux États-Unis, m’occupant de personnes âgées. C’était dur d’être loin de Pierre, mais je savais que c’était le meilleur moyen d’assurer un avenir meilleur pour lui.
Pendant plus de 13 ans, j’ai travaillé sans relâche, envoyant de l’argent à la maison pour soutenir Pierre et économiser pour notre maison de rêve. Chaque centime que je gagnais était destiné à construire une grande et belle maison dans notre petite ville. J’imaginais un endroit où Pierre, sa future femme et moi pourrions vivre ensemble heureux.
Pierre est allé à l’université en ville et a rencontré une femme merveilleuse nommée Émilie. Ils se sont mariés peu après l’obtention de leur diplôme. J’étais ravie quand ils m’ont annoncé qu’ils attendaient leur premier enfant. Je pensais qu’il était enfin temps pour nous de vivre ensemble dans la maison que j’avais construite avec tant d’amour et de sacrifices.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Pierre et Émilie adoraient leur vie en ville. Ils avaient de bons emplois, des amis et un style de vie qu’ils appréciaient. Ils me rendaient visite de temps en temps, mais il était clair qu’ils n’avaient aucune intention de déménager dans notre petite ville.
J’ai essayé de les convaincre, leur parlant de l’air pur, des produits frais et de la vie paisible qu’ils pourraient avoir ici. Mais ils avaient toujours une excuse – leurs emplois, leurs amis, l’école de leur enfant. Cela me brisait le cœur de voir la maison que j’avais construite pour nous rester vide.
Un jour, Pierre m’a appelé avec une nouvelle. Ils avaient décidé d’acheter une maison en ville. Ils voulaient que je vienne vivre avec eux pour que nous puissions être plus proches. Mais je ne pouvais pas quitter ma petite ville. C’était mon chez-moi, mon sanctuaire. L’idée de vivre en ville me rendait anxieuse.
Alors me voilà, vivant seule dans la grande et belle maison que j’ai construite avec tant d’espoir et d’amour. Les pièces résonnent du silence, et le jardin est envahi par les mauvaises herbes. J’envoie toujours à Pierre et Émilie des fruits et légumes frais de mon jardin, espérant qu’ils se souviennent des joies simples de la vie de petite ville.
Je m’assois souvent sur le porche, regardant l’allée vide, attendant une voiture qui vient rarement. La maison se dresse comme un témoignage de mes rêves et sacrifices, mais c’est aussi un rappel de la vie qui aurait pu être.