« J’ai demandé à ma belle-mère de garder les enfants, mais elle avait d’autres plans : je suis désolée pour les enfants qui veulent passer du temps avec leur grand-mère »

Je n’aurais jamais pensé me retrouver dans cette situation, mais me voilà, me sentant de plus en plus comme une mère célibataire chaque jour. Mon mari, Jacques, est un homme merveilleux à bien des égards, mais son dévouement envers sa mère, Caroline, commence à peser sur notre famille.

Le père de Jacques est décédé il y a quelques années, et depuis lors, Jacques s’est donné pour mission d’être l’homme de la maison pour sa mère. Il passe d’innombrables heures chez elle, à réparer des choses, à faire des courses et simplement à être là pour elle. Bien que je comprenne qu’il veuille la soutenir en cette période difficile, j’ai l’impression que notre famille passe au second plan.

Nos enfants, Élodie et Nathan, adorent leur grand-mère. Ils attendent toujours avec impatience de passer du temps avec elle, et j’ai pensé que ce serait une excellente idée de demander à Caroline si elle pouvait les garder quelques heures chaque semaine. Cela donnerait à Jacques et moi du temps ensemble dont nous avons grand besoin et permettrait aux enfants de renforcer leurs liens avec leur grand-mère.

Quand j’ai évoqué l’idée à Jacques, il était tout à fait d’accord. Il pensait que ce serait une excellente façon pour sa mère de rester active et impliquée dans la vie des enfants. Alors, j’ai appelé Caroline et lui ai demandé si elle serait prête à nous aider.

À ma grande surprise, Caroline était loin d’être enthousiaste à cette idée. Elle m’a dit qu’elle avait d’autres plans et ne pouvait pas s’engager à garder les enfants régulièrement. J’étais stupéfaite. Je pensais qu’elle sauterait sur l’occasion de passer plus de temps avec ses petits-enfants, mais au lieu de cela, elle semblait presque agacée par la suggestion.

J’ai essayé de cacher ma déception aux enfants, mais ils ont bien vu que quelque chose n’allait pas. Ils étaient tellement excités à l’idée de passer plus de temps avec leur grand-mère, et maintenant je devais leur annoncer que cela n’allait pas se faire.

Jacques était tout aussi surpris par la réaction de sa mère. Il a essayé d’en parler avec elle, mais elle est restée ferme dans sa décision. Elle a insisté sur le fait qu’elle avait sa propre vie à vivre et ne pouvait pas être liée par des devoirs de garde d’enfants.

Je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une pointe de ressentiment envers Caroline. Nous étions là, essayant de jongler entre le travail, la parentalité et notre relation, et elle ne pouvait même pas consacrer quelques heures par semaine pour nous aider. J’avais l’impression qu’elle mettait ses propres besoins au-dessus de ceux de sa famille.

Les semaines passaient et la situation ne s’améliorait pas. Jacques continuait à passer la plupart de son temps libre chez sa mère, me laissant tout gérer à la maison. Les enfants manquaient leur père et leur grand-mère, et je me sentais plus isolée que jamais.

Un soir, après avoir couché les enfants, je me suis assise avec Jacques et lui ai expliqué ce que je ressentais. J’ai expliqué que j’avais besoin de plus de soutien de sa part et que notre famille devait être sa priorité. Il a écouté en silence et a promis de faire plus d’efforts pour être là pour nous.

Pendant un moment, les choses se sont améliorées. Jacques a commencé à rentrer plus tôt et à passer plus de temps avec les enfants. Mais il n’a pas fallu longtemps avant que Caroline appelle avec un autre problème à résoudre, et Jacques repartait.

J’ai alors réalisé que c’était notre nouvelle normalité. Jacques mettrait toujours sa mère en premier, peu importe combien cela faisait mal à notre famille. Et bien que je l’aime profondément, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un ressentiment croissant envers lui et Caroline.

En fin de compte, il ne s’agissait pas seulement de garder les enfants ou de réparer des choses autour de la maison. Il s’agissait de sentir que notre famille comptait moins que les besoins de sa mère. Et c’était une douleur qu’aucune promesse ou excuse ne pouvait réparer.