« Mercredi matin tôt : Une mésaventure à la ferme »
Valérie a toujours été matinale, surtout les mercredis quand la ferme exigeait plus de son attention. Le soleil avait à peine coloré l’horizon de ses premières lueurs lorsqu’elle enfila ses bottes et mit sa veste. L’air était vif, un doux rappel de l’approche de l’automne.
Elle prit un sac de grains dans l’abri et se dirigea vers la grange où ses poules caquetaient avec impatience. La grange, une structure rouge usée par le temps et les intempéries, se tenait fermement au milieu des hectares de la propriété familiale. En s’approchant, le son familier des poules emplissait l’air, une mélodie réconfortante pour commencer sa journée.
À l’intérieur de la grange, Valérie dispersa les grains, regardant les poules les picorer avec avidité. Elle sourit, comptant les têtes : douze au total, chacune avec son propre trait de caractère. Une fois assurée qu’elles étaient nourries, elle commença la tâche suivante — ramasser les œufs. Les poules avaient été particulièrement productives, et les nids débordaient d’œufs.
Alors qu’elle remplissait son panier, elle entendit une voix de l’autre côté de la clôture. « Valérie ! » C’était Zacharie, son voisin, sa voix portant un tranchant ce matin-là. Curieuse, elle se redressa, serrant fermement le panier.
« Quoi de neuf, Zacharie ? » répondit-elle en marchant vers la clôture qui divisait leurs propriétés.
Zacharie s’appuyait contre la clôture, son visage ombragé par l’inquiétude. « As-tu vu le chien de Kyle ? Il a disparu depuis hier soir. »
Le cœur de Valérie s’alourdit. Kyle, un autre voisin, avait un jeune golden retriever nommé Max, connu pour son esprit joueur et ses bêtises occasionnelles. « Non, Zacharie, je ne l’ai pas vu. Mais je vais rester à l’affût. Dis à Kyle que je l’aiderai à chercher Max dès que j’aurai fini ici. »
Appréciant son offre, Zacharie acquiesça. « Merci, Valérie. Je vais aller vérifier à nouveau dans les bois. »
Revenant à sa tâche, Valérie ne pouvait pas se défaire d’un sentiment de malaise. Max était un chien amical, qui venait souvent jouer à la ferme. L’idée qu’il soit perdu et seul la troublait.
Avec les œufs collectés, elle décida de faire un rapide tour de la propriété, espérant apercevoir Max. Elle s’aventura au-delà de la grange, scrutant les fourrés et les sous-bois. Le calme du matin fut soudainement interrompu par des gémissements faibles. Suivant le son, elle trouva Max pris dans un piège de chasseur caché parmi les feuilles.
Horrifiée, Valérie se précipita à ses côtés. Le piège s’était refermé sur sa patte, lui causant de la douleur mais heureusement, elle ne semblait pas cassée. Elle tenta d’ouvrir le piège, ses mains tremblantes. Max gémissait, ses yeux suppliant.
Après avoir lutté avec le mécanisme ce qui semblait une éternité, elle le libéra enfin. Max boitait légèrement mais parvenait à remuer la queue, soulagé. Valérie, le cœur battant, savait qu’il avait besoin d’un vétérinaire. Elle le souleva doucement, le ramenant vers sa maison pour appeler Kyle puis conduire Max à la clinique.
L’incident jeta une ombre sur la journée. Valérie ne pouvait s’empêcher de ressentir un mélange de colère et de tristesse. Le piège avait probablement été posé par des braconniers ou peut-être un chasseur ignorant. Elle résolut d’avoir une discussion sérieuse avec la communauté sur la sécurité et la protection de la faune.
Alors qu’elle conduisait le long de l’allée, Max reposant sur la banquette arrière, elle réalisait combien une journée normale pouvait rapidement devenir un rappel des dangers qui se cachent dans leur campagne paisible.